Lutter contre les causes de l’exode: Ça veut dire aussi fermer tout de suite
Cattenom, Bure et toutes les centrales nucléaires au niveau mondial!
(discours du réseau antinucléaire de Trêves / Anti-Atom-Netz Trier et de l’association Aktion 3. Welt
Saar, manif « Ni Cattenom, ni Bure » à Metz 3.10.2015 – Version allemande)
Cher-e-s ami-e-s de France, d’Allemagne, du Luxembourg et aussi du Japon !
Chaque jour, à travers tous les médias, nous sommes confronté-e-s aux images bouleversantes de l’exode massif des états dits « défaillants ». Les gens fuient la Syrie, la Libye, l’Afghanistan, la Somalie, l’Érythrée ect. ect. Des pays dévastés notamment par notre politique économique néolibérale et avec les armes que nous exportons. Oui, c’est vrai : Il ne faut pas s’attaquer aux réfugié-e-s – ce qui se fait constamment aux frontières de l’Europe, et par la marginalisation et les expulsions – il faut s’attaquer aux causes de l’exode !
Et dans le cas d’un accident nucléaire dans la centrale de Cattenom – qui est une épave – ou de la contamination radioactive de la nappe phréatique par le stockage de déchets à Bure, qui dit que nous, qui habitons ici la Grande-Région, ne deviendrons pas le futur drame des réfugié-e-s d’Europe? Juste après la catastrophe de Fukushima, les autorités japonaises ont du faire face à l’éventualité de devoir évacuer 20 millions de personnes si le nuage radioactif de Fukushima avait continué d’avancer vers Tokio.
Il y aurait eu 20 millions de réfugié-e-s si le vent avait soufflé dans une autre direction ! Inimaginable ! Aussi peu imaginable si c’était Cattenom qui sautait. Ne faudrait il pas alors évacuer potentiellement tout le Luxembourg, le sud de la Belgique, une bonne partie du nord de la France, de la Sarre et de Rhénanie-Palatinat ? Non, un scénario catastrophe de ce genre, on ne veut même pas se l’imaginer.
Et nous ne croyons pas les autorités, quelles soient françaises, allemandes, luxembourgeoises ou belges, ni les bureaucrates européens, qui veulent nous donner l’illusion qu’une telle situation serait maîtrisable et contrôlable. Et qu’on ferait en sorte qu’il y ait assez de comprimés d’iodure de potassium disponible en cas d’accident nucléaire, mais que à part ça nous devrions garder notre calme et ne pas paniquer. Non, nous n’allons pas rester calme. Ni Bure, ni Cattenom, c’est notre mission. Nous refusons cette technologie, même mis à part le risque d’accident majeur. Car le soi-disant « fonctionnement normal » des installations nucléaires ne signifie pas seulement une exposition permanente pour nous, les gens qui habitons aux alentours, ainsi qu’une production continue de déchets nucléaires pour lesquels il n’y a pas de solution de stockage définitif sur. Car même si c’est démenti officiellement, Bure va être aménagé comme une poubelle nucléaire européenne, des déchets nucléaires allemands pourraient aussi y être stockés. L’Allemagne participe aussi à l’ « exploration » de Bure avec des millions d’euros à travers EURATOM.
Non, le soi-disant « fonctionnement normal » signifie aussi : des risques pour la santé et une forte pollution de l’environnement pour les gens chez lesquels on extrait de l’uranium, en Australie, au Kazakhstan, en Namibie ou au Niger – ça aussi nous voulons le rappeler ici et aujourd’hui, ça aussi contribue à l’exode.
Et il signifie aussi l’accès militaire à la bombe atomique – il n’y a pas de séparation entre le nucléaire « militaire » et le nucléaire « civil ». Chaque pays qui possède des installations nucléaires a accès à la bombe, que ce soit l’Allemagne, la France, l’Iran ou la Corée du Nord. Si l’Iran dispose des technologies pour fabriquer une bombe atomique, c’est grâce à des entreprises allemandes. Des causes d’exode Made in Germany.
Et le soi-disant « fonctionnement normal », ça veut dire aussi la suppression de droits civiques. Si nous manifestons ici aujourd’hui contre Cattenom et Bure, c’est aussi en nous rappelant que les centrales nucléaires, en France comme en Allemagne, ont toujours étés imposées par tous les moyens quitte à user de la violence policière. Souvenez-vous de Vital Michalon, qui a été tué par une grenade des CRS en France en 1977 pendant les affrontements concernant le surgénérateur Superphénix à Malville. Souvenez-vous des affrontements à Gorleben, Brokdorf, Wackersdorf et Kalkar qui ont marqués le mouvement antinucléaire en Allemagne.
Rappelez vous Sébastien Briat, qui est mort en France en 2004 pendant une action contre un transport nucléaire CASTOR vers l’Allemagne. Cher-e-s ami-e-s, le nucléaire, cette technologie à risque, n’est pas compatibles avec la démocratie.
Non, nous ne devons surtout pas garder notre calme : la façon la plus efficace et anticipante de combattre le problème à sa source est de sortir de l’industrie nucléaire, tout de suite et au niveau mondial. C’est seulement après qu’on pourra sérieusement se pencher sur la question du stockage définitif des déchets le moins dangereux possible. Ce qu’il faudra faire en responsabilité envers les générations futures. Pour que Bure ne serve pas de prétexte pour continuer de faire marcher Cattenom & Cie. Arrêter la production des déchets – stop Bure !
Le solaire, l’éolien, la géothermie, la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, ect. – voilà les alternatives durables et responsables aux énergies fossiles. Personne ne peut douter sérieusement qu’on ne puisse, dès maintenant, se passer complètement de l’énergie nucléaire, qui n’est pas maîtrisable. D’autant plus qu’elle ne représente que 3 % de l’approvisionnement en énergie dans l’ensemble (en comptant l’électricité, la chaleur et la mobilité).
L’Allemagne est réputée dans le monde entier pour son projet de sortir du nucléaire. Sortir, ça sonne bien. Mais en vérité il y a encore 8 centrales en marche, de l’uranium qui se fait enrichir et des barres de combustible qui sont produites pour les centrales. Et par surcroît, malgré toute la critique du fait que Cattenom continue de tourner et de la construction du centre de stockage à Bure, on autorise furtivement que des transport d’uranium roulent sur le réseau ferroviaire allemand presque chaque semaine, par exemple depuis le port de Hambourg vers la France en passant par Trêves et Perl ou Forbach. Le 12 septembre, des activistes français-e-s et allemand-e-s ont démontré-e-s à Perl que ces transport nucléaires dangereux sont l’artère vitale de l’industrie nucléaire. C’est pourquoi, aujourd’hui et ici, nous exigeons aussi l’arrêt immédiat de tout les transports nucléaires en Europe !
Faisons appel à toute notre imagination et nos ressources créatives pour un monde sans énergie nucléaire, sans armes nucléaires, sans exploitation, sans destruction de l’environnement et sans guerre, pour un monde ou petit à petit, en solidarité fraternelle, on lutte résolument contre toutes les causes d’exode actuelles et futures.
Pas de transports nucléaires à travers l’Europe !
Pour une énergie hydraulique, éolienne et solaire ! Ni Bure, ni Cattenom !